(article du 8 septembre 2017)
Les boitiers d'ailerons des flotteurs conventionnels ne sont pas forcément prévu pour la pratique du Windfoil pour plusieurs
raisons. Tout d'abord ils ne sont pas tous en Deep Tuttle. Ensuite même avec le bon standard, les boitiers ne sont pas prévus au départ pour les contraintes transmises par un foil sur le flotteur ; en effet les efforts d'enfoncement à l'avant du boitier sont énormes, ça tire également fort sur la vis arrière, et en cas de choc l'arrière du boitier peut lui aussi s'enfoncer.
Il existe dans le commerce des boitiers spécialement conçus pour cette pratique, comme ceux-ci, commercialisés par Horue.
Ils sont très solides, pour un poids d'à peine plus de 200 grammes.
La première des choses à faire est de retirer le boitier existant ; il suffit de tracer le contour du bloc d'airex du boitier à poser pour ne retirer que la quantité nécessaire.
Une bonne mini perceuse, un bon disque diamant, et c'est parti pour tronçonner le pont et la carène aux contours tracés.
Avec une lame de scie à métaux il suffit de finir de couper le noyau polystyrène pour sortir l'ancien boitier.
Dans le cas où le boitier possède une assise carène, on décaissera le contour du trou dans la carène pour réaliser un épaulement qui renforcera la tenue du boitier.
Il y a 2 solutions pour les vis de fixation du foil : soit les têtes de vis viennent s'appuyer à l'intérieur des cheminées du boitier
(l'épaisseur de carbone étant conséquente, cela ne doit pas poser de problèmes), soit les cheminées sont comblées et la vis prendra appui sur le pont (méthode encore plus solide). Des tubes de carbone de 10mm de diamètre extérieurs sont pointés à la cyano au fond des cheminées, vis en place pour
s'assurer de la bonne géométrie de l'ensemble.
Un petit montage à blanc pour s'assurer que le boitier sera posé bien aligné, et avec le foil en place pour ajuster si besoin la verticalité nécessaire. Des chutes d'airex sont ici utilisées pour combler au maximum l'espace entre le haut du boitier et le pont ; il faut éviter une trop grosse quantité de résine/microballon car ça risque de chauffer au cours de la
polymérisation. 3 patchs en taffetas carbone 240g/m2 seront utilisés pour parfaire la pose (1 patch sur la carène et 2 sur le pont, qui dépassent de quelques millimètres sur le stratifié d'origine).
C'est parti pour la pose, il faut utiliser une résine très liquide avec un durcisseur le plus lent possible pour limiter les risques
d'exothermie (chauffe) qui aurait pour conséquence de faire fondre le polystyrène autour du boitier.
Pour une telle pose, une centaine de grammes de mélange devrait suffire, auquel on ajoute environ 4 fois le volume en microballon pour alléger la mixture. Le boitier est mis en place en prenant soin de bien combler les espaces vides, moins il y aura de poches d'air, plus ce sera solide.
On termine de combler l'espace jusqu'au pont en "scellant" des morceaux d'airex (ou de polystyrène dense type roofmat) dans le microballon pour en limiter la quantité.
Vue de dessous le boitier est parfaitement en place, le patch de carbone est alors posé sur le boitier en dépassant un peu sur la carène.
Un scotch papier posé sur l'ouverture et détouré à 1 ou 2 mm du contour évitera de mettre de la résine à l'intérieur.
Coté pont, les 2 patchs en carbone sont posés sur le microballon affleurant, avec un cutter ou des ciseaux
pointus le carbone est découpé au niveau des trous pour les vis. La pose est maintenant réalisée, ne pas hésiter à mettre un gros ventilateur quelques heures pour limiter l'échauffement.
Une fois la résine polymérisée, les tubes en carbone sont arrasés et un léger ponçage adoucira les raccords.
Au cours de la polymérisation, lorsque le stratifié est caoutchouteux, le carbone qui bouche le trou du boitier
est arasé au cutter.
Un petit coup de papier de verre quelques jours plus tard et c'est fini...
Dans le quatrième tutoriel, nous allons parler du choix de sa voile.